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jeudi 19 novembre 2020

Manuscrits cod. Pal. germ 551 : Un livre de patron de brochés fin XVem

Manuscrits cod. Pal. germ 551
http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/cpg551/0002?sid=fb38b3b4bb1c9084d7b74d6ddfdf5848

mercredi 4 novembre 2020

Vocabulaire du vêtement du XIVe siècle selon l'inventaire après décès d' Ysabel Malet, bourgeoise douaisienne

 https://www.persee.fr/doc/rnord_0035-2624_1982_num_64_254_3890


Accessoires :

Courronne
Fremal
doroir
chapel, chappel
croisette
afique
bourse d'ouvrage sarazinoise
anel
perles
boutons
coffre de cuir
coffre de bresil
 ront miroir
escrignet
tavliaux
blouque
chainture
ferure de coroie
fons de busette
 bourse ouvrée
bourse de veluiel
terceron de patenostre 
capel d'argent
oeures sans fremaux a une pipe d'argent dorée
petites euretes a une pipete a serpentiaux a fremaus d'argent dorés
coutiaux
coutel


Vêtements:

Une reube noir mouré nient fouré ou il a cote a surcot

et demi avoeques drap qui y est. 

[119] Uns draps vers de III pieces, le surcot ouvert fouré de menu vair et

l'autre de gros vair : XX escus. 

[120] Uns draps sanwins de saie de III pieces, le surcot ouvert fouré de menu

vair, le surcot de menu vair et le wardecorps de gros vair prisiet XXVII

escus. 

[121] Uns draps de III pieces de saie de laine, le long surcot fouré de gros vair

le corset fouré de menu vair prisiet XXII escus. 

[122] Un court corset marbret fouré de gros vair prisiet VI escus. 

[123] Une cote despareillie de couleur de vert warenchiet : II escus et demi. 

[124] Uns draps de long surcot, corset et cote de couleur de brun mellé, le surcot fouré de gros vair et le corset de popes prisiet XXII escus.

 [125] 1 surcot de broussequin fouré de gris long prisiet VII escus et demi. [126] Une cote et surcot de saie long, asuree, le surcot fouré de popes prisiet

IX escus.

[127] Uns cours draps camelins fourés de poppes : VI escus. 

[128] Une cote hardie feree fouree de popes : VII escus et demi. 

[129] 1 cour corset de saie vermeille fouré de menu vair prisiet : II escus et

demi. 

[130] 1 vermeil kokibus d'escrelate boutonné de perles et de boutons d'orfave-

rie, fouré de menu vair : IX escus. 

[131] 1 kokibus azuré fouré de menu vair, boutonné de perles, a 1 offroy de

busettes prisiet XXI escus. 

[132] 1 kokibus encrestiert fouré de sanwine, a XII boutons de perles prisiet X

escus et demi.

 [133] 1 kokibus de sanwine fouré de samith, a XIII boutons de perles prisiet X

escus.

[134] 1 kokibus d'escuriou de gaune saingle, a XIII boutons estincelés de perles : III escus.

[135] 1 kokibus de blanque escrelate fouré de bleu samith : IIII escus et demi.

 [136] 1 caperon de asurs velous fouré de menu vair : IIII escus et demi. 

[137] 1 caperon a or fouré de menu vair : II escus et demi.

 [138] 1 autre caperon a or, s'est li camps fouré de menu vair : V escus.

 [139] 1 autre caperon de sanwine velous fouré de menu vair : VI escus.

[140] 1 autre caperon a or, s'est li camps fouré de menu vair : VI escus.

[141] 1 autre caperon de noir velous fouré de menu vair : V escus.

[142] 1 kokibus vert fouré de vermeil drap, a boutons dorés : II escus.

[143] 1 couvertoir de gris : III escus et demi.

[144] 1 plichon de gris : III moutons.

[145] 2 plicon de lièvres a loier : II escus et demi.

[146] 1 plicon de lièvres loiiet : II escus et 1 quart.

[147] 1 blanquet entié en une piece de XII aunes et III quartiers a VI gros

l'aune valent LXXVI gros et demi. 

[148] Une autre piece de blanquet de XIX aunes et III quartiers a VII gros et

demi l'aune valent VII escus VIII gros III mites. 

[149] Une piece de couleur de cler bleu contenant XVI aunes a II escus l'aune

valent XXXII escus.


Pour pluseurs fuelles et autres coses de soie et barbetes avoecqs toietes d'oreilliers mis en I fuellet de pappier a l'A a XXXII gros, si a 1 bilet des priseurs pour IX pieces et barbetes de fil mises en 1 fuellet de pappier signé au B : XVII escus IX gros, si a 1 bilet de priseurs de cascune partie.



Mais où sont les chemises?

mercredi 28 octobre 2020

Partage de connaissances et réflexions 0 - introduction

 Comme tout le monde, discuter au coin du feu ou partager mes connaissances me manque.

Je me contraint énormément à l'écrit car je n'ai pas toujours les sources sous la main et l'écrit reste.

J'aimerai faire un Vlog, mais je n'ai ni le temps ni les connaissances logicielles pour le faire simplement.

Alors tout bêtement je vais écrire, écrire ce que j'ai envie de partager. A vous de vous en servir comme d'un marchepied pour aller chercher vos sources et réaliser vos propres conclusions. 

Les connaissances évoluent tous les jours aussi je mettrai toujours la date de mon partage.


jeudi 17 septembre 2020

Etudes sur le Roman d'Alexandre

 J'adore le roman d'Alexandre d'oxford. Soyons honnête c'est ma source principale pour la réalisation de mes costumes XIVem à Metz.

Pourquoi? Parce qu'il s'agit d'un exemplaire venant des Flandres, qui a plus d'échanges avec Metz que la France. Et qu'il est plein d'illustrations sur le thème du jeu et de la vie de tous les jours.

Evidemment ce n'est pas une source exclusive et on sais que dedans il y a de nombreux marqueurs du côté exotique de l'histoire d'Alexandre. Il faut donc naviguer dans ce Manuscrit en faisant attention et en confirmant ce que l'on pense avec d'autres enluminures, d'autres manuscrits, ainsi que des écrits et des pièces archéologiques.

Voici donc quelques études sur les enluminures du roman d'alexandre afin de pouvoir séparer le bon grain de l'ivrai. Exemple si le personnage est un roi étranger il vaux peut-être mieux chercher quel est le marqueur qui permet de savoir si qu'il est étranger, car ce n'est pas dans le texte qu'on le saura. En effet, les images ne sont pas l'illustration de l'écrit, mais une histoire en elles même.


philippe menard les illustrations marginales du roman d'alexandre

https://books.google.fr/books?id=6mqDEpy0YUsC&pg=PA75&lpg=PA75&dq=philippe+menard+les+illustrations+marginales+du+roman+d%27alexandre&source=bl&ots=32V1Fp4xC9&sig=ACfU3U0aEd9jVElVqUBl27yobDOBQBmH-A&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjm4Peb3e_rAhWSHhQKHR8BAvoQ6AEwBnoECAEQAQ#v=onepage&q&f=false

Les manuscrits du Roman d'Alexandre en vers français et leurs contextes artistiques

https://www.academia.edu/16293303/Les_manuscrits_du_Roman_dAlexandre_en_vers_fran%C3%A7ais_et_leurs_contextes_artistiques

jeudi 13 février 2020

Pinterest, on adore ou on deteste, pourquoi et comment l'utiliser

Pinterest

Un magnifique outil que j'adore utiliser.

Encore faut-il l'utiliser correctement et savoir ce qu'il est en réalité.

"Pinterest propose à ses utilisateurs de se créer des collections d'images numériques qui ont attiré leur attention sur internet. L'ajout d'images peut se faire par l'intermédiaire du bouton pin it, un raccourci à intégrer directement dans le navigateur, ou par l'intermédiaire d'une démarche classique de téléversement via le bouton add du site Pinterest. Une fois l'image sélectionnée, celle-ci peut être catégorisée. Une légende peut aussi être renseignée." (wikipedia)

quelques années plus tard un système de recherche a été ajouté.
Et c'est là que le bas blesse.


Pinterest est un tableau (comme un tableau de liège au dessus de votre bureau), sur lequel vous venez épingler des images découpées dans des magasines.

Ce n'est PAS un moteur de recherche. 

Pinterest est FABULEUX pour rassembler en un endroit et facilement des images qui vous parlent. la légende posée dessus c'est vous qui la mettez (un coup de bic sur l'image découpée dans les magazines).

Quand on travail en art appliqué on appelle ça une planche de tendance ou moodboard. et sur une planche de tendance, avouons le, on se fiche un peu des sources, ce qui compte c'est le visuel.
Le gros avantage de Pinterest, c'est que pour une fois cette planche on peu la relier à la source où on l'aura pris, que ce soit sur la planche du voisin (du coup on ne sais pas d'où ça viens) ou sur le livre dont on l'a tiré.


Jeter un oeil sur le tableau du voisin peu donner des idées mais, vous n'êtes pas dans la tête de votre voisin et vous ne savez pas pourquoi il l'a mis là. 

Exemple sur un tableau noté "robe XIVe" vous trouvez plein d'enluminures XIVe, une enluminure XIIIe, un tableau XIXe et une image de tortue.
Si vous vous y connaissez un peu vous saurez retirer l'enluminure XIIIe et la peinture XIXe. Mais si vous ne vous y connaissez pas, vous risquez de les prendre pour des images XIVem alors que celui qui l'a mis là s'est peut-être trompé en enregistrant, ou aime bien les couleurs pour sa future robe XIVe ou trouve que la forme de cette robe XIXe ressemble à une robe XIVe. Et la tortue me direz vous? Oh ben c'est la couleur de sa future robe, mais ça ce n'est écrit nulle part.

Vous pouvez avoir quelqu'un qui prend des images par ci par là pour faire un dessin ou quelqu'un qui fait des recherches poussées. quelqu'un qui fait ça consciencieusement, ou quelqu'un qui s'en fiche.
Même moi qui essaye d'être consciencieuse, je fais les tableaux pour moi à la base, alors parfois je ne met pas les sources car je les ai à la maison. et souvent en cliquant sur "enregistrer" je ne fais pas attention et ça enregistre dans le mauvais tableau.

Lorsque vous regardez mes tableaux, rien de tel que de le faire au moment où je le propose car quelques mois plus tard j'ai pu y mettre par un clic malencontreux quelque chose qui n'a rien à voir et je ne vérifie que quand j'ai besoin du tableau.
De même parfois j'ai besoin de sources et j'essaye de la garder au mieux, parfois seule l'image m’intéresse (comme si je l'avais découpé dans un magasine)

Pinterest n'est PAS un moteur de recherche.

Quand vous utilisez pinterest comme un moteur de recherche, il faut savoir ce que vous cherchez, et si en un clic sur l'image vous n'avez pas la source, soit la personne n'a pas voulu que vous y ayez accès soit la source n'étais pas importante pour elle, quoiqu'il en soit, si ce n'est pour une inspiration visuelle ne vous en servez pas. Et ne vous servez JAMAIS de la source notée sous l'image car celle ci est modifiable comme on le souhaite.


Maintenant en quoi Pinterest est FORMIDABLE.

Pour exactement les mêmes raison notées au dessus.
Ouvrez votre compte, créez un tableau et commencez à rassembler en un clic vos images.
que vous souhaitiez garder votre source ou non, vous aurez tout très facilement rassemblé en un seul endroit.
Si c'est pour sourcer quelque chose, n'oubliez pas de vérifier que le lien fonctionne bien et de noter les sources originelles dans la légende car pinterest gardera l'image même si le site d'origine disparaît. et si vous n'avez pas vérifié la légende alors vous ne pourrez plus le retrouver en physique.

Je me fiche de partager mes tableaux, si je ne veux pas le faire, je les mets en secrets, mais je ne fais pas des tableaux pour les partager, sinon j'en donne le lien.

La démarche est tellement simple à réaliser.
c'est ce qu'ont voulu les créateurs.

vous allez sur n'importe quel site, vous voyez une image qui vous interresse, plutôt que d'aspirer la photo (c'est un vol souvent), l'enregistrer sur votre ordinateur, trouver un moyen de savoir d'où elle viens (perso théoriquement je sais, en pratique c'est tellement long que je ne le fais jamais), là il suffit d'un clic.

Bref moi j'adore Pinterest, je surf sur internet, je collecte sur pinterest, puis je travaille sur MES tableaux. Parfois je me laisse aller à surfer sur pinterest mais c'est assez dommage car on tourne vite en rond puisque ce sont les utilisateurs qui rajoutent de nouvelles images, si vous ne faites que surfer sur pinterest rien n'est ajouté.

Donc UTILISEZ pinterest comme un tableau de liège, et n'allez pas trop copier chez le voisin (sauf si vous avez confiance en lui, et encore il n'est pas à l'abri d'une erreur).



PS : sous entendu également que Pinterest tout comme Google ne sont PAS DES SOURCES.


Par ici l'article de Tina Anderlini qui n'aime pas du tout Pinterest pour les raisons cités ci dessus à savoir que n'importe qui peu y légender n'importe quoi, qu'il ne faut donc pas s'en servir comme d'une source https://parolesdarts.blogspot.com/2018/08/methodologie.html

wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pinterest








mercredi 12 février 2020

T-shirt Raglan (moderne)

Imagineriez vous ça : c'est la première fois que je réalise un t-shirt!

Oui je suis une fan inconditionnelle des matières naturelles et tissées. Je n'ai que très rarement utilisé du jersey et toujours assez mal.

Cependant lors du dernier marché au tissu de Reims, j'ai craqué. de magnifiques tissus de robe et de T-shirt.

Le marché date de novembre, il m'a fallut bien du courage pour oser sauter le pas et faire plaisir à mon fils.

Voici dont mon tout premier t-shirt en Jersey, travaillé à la surjetteuse.



Sur les conseils de ma super kiné couturière à ses heures, j'ai cherché un patron de raglan. et effectivement, c'est aussi simple que du médiéval : quasi que des coutures droites, un peu de réflexion pour la mise en oeuvre avant de se lancer et en deux coup de cuillère à pot c'était fait.


Je voulais donc partager avec vous ce patron gratuit : https://lifesewsavory.com/kids-raglan-shirt-free-pattern-update/ (de 18mois à 14ans!)

Je trouve personnellement le col un peu grand, la prochaine fois je le retracerais un peu.

De même ne sachant pas faire d'ourlet à la surjeteuse et n'ayant pas envie de sortir la machine ou simplement l'aiguille, j'ai simplement surjetté les bords.
La prochaine fois, j'essayerais avec cette technique : https://www.jouesabisous.fr/tutoriels/realiser-un-ourlet-a-la-surjeteuse-ou-methode-japonaise/

mercredi 15 janvier 2020

Faut-il toujours laver son tissu avant couture?

Question de point de vue


Je vais aller dans cet article un peu plus loin que ce que vous trouverez habituellement dans les livres ou sur la toile.

Tout d'abord pourquoi je me permet d'en parler : Cela fait presque 30 ans que je couds en amateur. Je fais également de la reconstitution depuis presque 20 ans. Dans ce cadre je me suis spécialisée dans le textile. Le TEXTILE depuis la fabrication du fil à la couture et l'entretien en passant par le filage et le tissage, je sais travailler TOUTES les étapes d'un tissu. Je n'irai pas dire que je suis experte loin de là. Mais quelqu'un d'expert ne voit qu'une facette quand moi j'en vois de nombreuses même si je sais que mes connaissances ne seront jamais complètes.

Nous allons parler ici de tissu naturel, je n'y connais RIEN en synthétique (soit dit en passant je ferais la même chose avec du synthétique si je devais en utiliser)

Deux points de vue : il faut et il ne faut pas. Les arguments basiques:

Il faut laver son tissu avant couture:

arguments pour :

_ Le tissu "rétrécit" au 1er lavage il faut donc le faire avant comme ça il ne rétrécira plus.
_ Le tissu est apprêté : il faut retirer l’apprêt pour avoir la vraie nature du tissu.
_ Le tissu est apprêté : il faut retirer les éléments chimiques nocifs avant de le porter.
_ On ne connais pas les conditions de stockage du tissu.
_ Les réalisations pourront être lavées simplement.
_ Cela permet de finir de dégorger et fixer certaines teintures.
_ Si on se prend la pluie il n'y aura pas de mauvaise surprise : le tissu aura déjà connu l'eau.

arguments contre :

_ Il faut pouvoir mettre le tissu dans sa machine.
_ ça fait des mètres et des mètres de tissu à repasser.
_ Cela retire l'apprêt (et en général change l'aspect du tissu).

Il ne faut pas laver son tissu avant couture:

arguments pour :

_ Cela garde l'apprêt et le rendu du tissu tel qu'on l'a acheté.
_ Pas besoin de repasser de grandes quantité de tissu, ou le tissu est plus facile à repasser. 
_ Un tissu apprêté est beaucoup plus simple à coudre.

arguments contre :

_ Il ne faudra jamais le laver à l'eau, un lavage à sec est obligatoire, et même ainsi il faut connaitre un bon pressing.
_ On ne connais pas les condition de stockage du tissu.
_ On ne connais pas l'apprêt utilisé.


Les deux points de vue se valent et tout dépendra donc essentiellement de ce qu'on veux faire de son tissu ensuite.

D'un point de vue plus particulier : 
Si vous souhaitez pouvoir laver votre réalisation ensuite : lavez votre tissu.
Si vous souhaitez profiter de la vraie nature de votre tissu : lavez le.
Si vous souhaitez garder l'aspect du tissu tel que vous l'avez acheté : ne le lavez pas, mais vous ne pourrez pas non plus le laver ensuite.

D'un point de vue plus particulier, celui du tissage.

Aujourd'hui lorsque vous achetez un tissu, soit il sort directement du métier à tisser soit il a reçu des traitement "en tension". Sinon c'est indiqué "tissu lavé".
Au bas moyen age il aurai été impensable de vendre un tissu sans le laver auparavant pour le finir et en retirer l'apprêt de tissage.

Professionnellement et traditionnellement, avant de tisser le fil est apprêté. soit le tisserand achète un fil pour tissage ( qui est déjà apprêté) soit il l'apprête lui même. Ceci permet de lisser le fil et de le rendre un peu plus résistant au dur labeur qu'il va avoir. Selon la fibre, la raison et l'apprêt seront différents mais globalement ils seront apprêtés. Artisanalement, cette étape est une étape supplémentaire qui n'est réalisée que si le fil le nécessite vraiment (pour les fils simples c'est obligatoire, pour les fils doublés ou plus c'est aléatoire). Il faut savoir que lorsqu'on achète un fil pour tisser de façon amateur il est rarement indiqué si il est apprêté ou non mais l'expérience permet de le dire rapidement.

 Lorsque l'on tisse, le fil est tendu, le tissu donc aussi, l'apprêt rend le fil rigide, il ne prend donc pas sa place exacte mais va donner quelque chose de raide et lisse. Ainsi c'est également plus simple de l'imprimer (avec des impressions compatibles qui ne partiront pas quand l'apprêt sera lavé).

Au premier lavage, les fils vont se détendre, s'assouplir et prendre leur place définitive. Leur vraie place. Avoir un tissus raide et lisse comme un tissu apprêté est possible, c'est un tissu de qualité qui vaux un certain prix, car ce sont des tissus très tassés (avec beaucoup de fils au cm par rapport à leur épaisseur). ceux ci ne perdront pas leur tenue au lavage. Souvenez vous de vos mères qui vous ont dit de prendre des draps avec le plus grand nombre de fils possible. Un tissu très tassé perdra peu en longueur également car ses fils n'auront pas la place de se détendre.
Lorsque l'on dit qu'un tissu rétrécit au lavage, c'est une erreur de langage. Le tissu ne rétrécit pas, il prend sa vrai place car il était trop tendu au départ. si vous avez un élastique détendu que vous lui donnez un coup de vapeur et qu'il reviens à sa longueur initiale vous ne dites pas qu'il rétrécit non?

Ainsi un tissu n'est fini que lorsque qu'il a subi son premier lavage qui va mettre en valeur son tissage.
Les plus flagrants sont les nid d'abeille et grain d'orge (pour l'armure du tissu) et les crêpes qui vont plisser dû à l'utilisation d'un fil crêpe (surtordu).

Aucune description de photo disponible.
Un tissu que j'ai tissé avec du lin surtordu (crêpe). au milieu il est lavé et oui c'était bien le rendu que je souhaitais

Nid d'abeille sorti du métier
Nid d'abeille Lavé

Grain d'orge à gauche lavé repassé, à droite sur le métier



Méfiez vous des noms des tissus :

Taffetas, toile, sergé, satin sont des noms d'armure de base du tissage et ne préjugent en RIEN de la matière et de l'aspect final du tissus.
Velours, bouilli, ciré, plissé, crêpe etc sont des noms de techniques qui ne préjugent en RIEN de l'armure et de la la matière du tissu.
Soie, laine, lin, coton etc sont des noms de matière et ne préjugent en RIEN de l'armure et de l'aspect final du tissu.


Le seul moyen de savoir exactement de quoi on parle est de caractériser la matière, l'armure, le nombre de fils au cm et je dirais même plus la caractérisation de ces fils (épaisseur, torsion et nombre de brins) et les étapes de finissage.

Mais cela est impossible et de tout temps pour résumer tout on leur à donné un nom. Lorsque ce nom devient populaire alors des copies en sont faites avec plus ou moins de bonheur. Et souvent sans être mensonger.

Ce qui m'a lancé l'envie de faire cet article est une discussion sur le taffetas de soie voici ce qu'en dit l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/article/v15-2725-0/ Le nom taffetas ne préjuge en aucune façon de la manière dont va se comporter le tissu au lavage. Aujourd'hui il faut lui rajouter  "de soie" alors qu'auparavant ce mot était utilisé uniquement pour la soie. mais il n'est non plus implicite dans ce nom si le tissu est fort tassé (et gardera sa tenue au lavage) ou peu tassé (et prendra son vrai aspect après l'apprêt retiré). le "doupion" est souvent un taffetas, le "crepe" est un taffetas, la "soie sauvage"  peu être un taffetas ou un satin, le pongé est un taffetas. Un vendeur peu donc vous vendre le taffetas qu'il veux.

"Le taffetas est un tissu satiné, au toucher sec, bruissant, possédant une bonne tenue. " dit l'un.
"Il se caractérise par sa bonne tenue et sa surface brillante typique. Le taffetas fabriqué dans du tissu à armure toile" dit l'autre
"c est tissu  fin et souple avec de la  tenue " dit un 3eme
"Classiquement réalisé en toile de soie, le taffetas est un tissu luxueux, d’aspect sec et craquant quand on le froisse. Le taffetas prend l’apparence d’un tissus épais, légèrement brillant et bruissant " dit un 4eme
" ce tissu extrêmement serré est fabriqué avec des fils très fins ce qui provoque une certaine rigidité" dit un dernier
Aucun ne ment, mais chacun décrit SON taffetas. fin et souple, épais et craquant, sont opposés.
Mais ce qu'on entend en général par "taffetas" c'est un tissu qui a de la tenue et craquant. Comme le dit le dernier cet aspect est normalement obtenu par un tissage extrêmement serré avec des fils fins. Mais si vous vous penchez uniquement sur le coté sec, craquant, avec de la tenue. Un bon apprêt suffira à donner ces caractéristiques à une vulgaire toile (J'avoue quand je dois coudre de la soie fuyante, je l'apprête à l'amidon, puis je la lave pour lui rendre sa fluidité).
Si vous avez bien suivi vous aurez compris que pour le premier un lavage ne changera pas ses caractéristiques tandis que pour le second cas on se retrouvera avec une vulgaire toile (que théoriquement on pourrait ré apprêter si on en avait les connaissances). Il vaut mieux le savoir avant de finir son costume.

Comment laver son tissu pour la première fois :

Ceci est ma façon de faire. J'ai développé ma technique au fil des années en apprenant à connaitre les tissus et le tissage. L'avantage c'est qu'elle est utilisable sur tous les tissus naturels.

Ceci est valable pour le premier lavage mais je le conseille également pour les suivants sur certaines matières.

1/Faire tremper son tissu au minimum une nuit dans une eau à température ambiante ou humaine (max 38°) sans le chiffonner, le déposer en accordéon autant que possible. Ceci va permettre de bien mouiller toutes les fibres à cœur et de faire gonfler celles qui le doivent. vous pouvez ajouter un peu de vinaigre si vous voyez de la teinture s'échapper pour essayer de la fixer. Bien vérifier que l'ensemble du tissu est imbibé de manière égale. La laine et le lin sont de sacré farceurs!
2/Mettre son tissu en machine sur le programme adapté SANS essorage
3/Optionnel : Si il y a vraiment trop d'eau, sortez le tissu de la machine, étendez le pour retirer les plis (à faire dans la baignoire, la douche ou dehors) puis remettez le en machine pour l'essorage le plus doux que la machine permette. pour une petite pièce vous pouvez la rouler dans une serviette de bain et marcher dessus afin que la serviette prenne le plus d'eau possible. Vues les quantités de tissu que je lave je ne le fais que pour mes tissages.
4/Étendez le, tirez bien sur les plis Le tissu va continuer à s’égoutter et sécher vous n'aurez quasiment pas besoin de repasser. Et vous n'aurez pas de plis disgracieux définitifs. 

Erreur à ne pas commettre:
utiliser de l'eau chaude 
utiliser du savon 
utiliser de la lessive
ne pas laisser tremper le tissu correctement
essorer le tissus sans l'avoir sorti auparavant

Un peu de détail:

Le coton : faire gonfler la fibre au départ va lui permettre de bien se mettre en place de ne pas prendre de faux plis dès le départ, cependant une nuit n'est pas nécessaire, on peux le presser dans l'eau et le laisser 1/2h en général cela suffit. Par contre pour des serviettes (ou torchons) la nuit leur permet d'être au mieux de leur capacité d’absorption. Cela reste souvent avec le coton qu'il faut la petite dose de vinaigre pour fixer la couleur. Vous pourrez ensuite le laver avec une lessive traditionnelle

La laine : elle est hydrophobe et déteste les chocs thermiques. Elle ne se gonfle pas bien d'eau ce qui fait qu'elle se lave très mal en machine : les cycles sont bien trop courts. Nuit dans l'eau indispensable et bien vérifier qu'elle s'est imbibée partout. Il m'est déjà arrivé de devoir prolonger ce temps car certains endroits n'étaient pas mouillés à cœur (ça se voit la couleur est plus claire).
Si vous avez besoin de "lessive"car elle est grasse, utilisez du shampoing bébé, et préférez mélanger le shampoing dans l'eau de trempage plutôt que dans la machine.
La laine a une certaine élasticité (rêvez pas ce n'est pas du lycra non plus), l'apprêt la lui retire, le premier lavage lui en redonne. Mais attention à ne pas la feutrer : pas de choc thermiques, pas de lessive dans la machine.

Le Lin : Fibre magique, au premier abord elle est hydrophobe, l'eau coule sur elle mais passe à travers les trous de l'armure. Puis elle pénètre dans la fibre et la fait gonfler. Une fois gonflée elle est déperlante. C'est une fibre qui se casse facilement et définitivement, faites lui un mauvais pli et il restera à vie. Si vous utilisez ma méthode, pas de soucis concernant les vilains plis, mais une fois sec le lin sera affreusement rêche et désagréable. Portez le il s'adoucira bien vite. Sinon lissez le c'est la technique traditionnelle : au lieu de repasser, vous le posez sur une surface dure et vous roulez un rouleau à pâtisserie en marbre dessus ou un galet ou vous frottez avec un poids en verre, bref lissez. Le fer ne lui rendra jamais justice.
Une technique plus moderne pour avoir un lin doux et éviter les faux plis est de lui casser toutes ses fibres : lavage en machine simple et sèche linge. Vous aurez un lin bien plus doux mais qui ne correspondra pas à ce que nos ancêtres portaient. Vous aurez un tissu pelucheux alors que le lin lissé est souple, doux et presque brillant. (mais c'est un peu de travail)

La soie : Vous ne saurez pas si elle est grège ou non, alors lavez la à froid et comme la laine si besoin de savonner : shampoing bébé. ce sont des fibres animales. essayez de vous laver les cheveux au savon de Marseille et vous comprendrez. Vapeur interdite (pour la même raison), repassez le moins chaud possible. tirez partie du séchage à l'air pour bien tendre et éviter les plis de façon à ce que le repassage ne soit que le lissage simple de la soie. Certains conseillent l'utilisation d'une pattemouille pour éviter les accidents.

Cas particulier : les tissus apprêtés type tissu Wax

Les tissus de type Wax ont un apprêt qui n'est pas fait pour simplifier le tissage mais qui fait partie du type de tissu lui même.
En lavant son Wax à moins de 40°, en ne repassant pas trop chaud, en suivant mes recommandations, la wax (qui n'est que de la cire) ne partira pas tout de suite. mais elle finira par partir.
Pour retrouver la brillance de la wax, il suffira alors de la recirer. (la démarche est trouvable sur la toile)

Cas particulier : Reapprêter un tissu

Dans le cas du besoin d'un tissu qui ai de la tenue, on oublie trop souvent l’indispensable de nos grands mères : l'amidon. Et on oublie également que l'amidon n'a pas besoin d'être acheté : eau de cuisson du riz, des pâtes, des patates, colle de farine, farine de riz, maïzena sont autant de possibilités d'amidonner. Voilà de quoi donner de la tenue à un tissu qui n'en a pas, en redonner à celui qui en a perdu, sachant que ça part à l'eau et que ça se dose. 
Gomme laque, gomme arabique et gélatine sont aussi des apprêts utilisables bien que je n'en aie jamais fait l'expérience.

Conclusion

Laver ou ne pas laver son tissu est avant tout un choix personnel
Le mien est tout choisi : Laver ! Parce que je vis dans mes costumes, parce que même si je ne lave pas mes costumes ensuite selon les cas, je ne suis pas à l'abri d'une drache (forte pluie) , parce que je veux tirer parti de la vraie nature de mes tissus, et parce que je ne connais pas de bon pressing.

Mais vous pourriez choisir de ne pas le faire : car vous voulez garder l'aspect du tissu apprêté, car vous restez en intérieur, car vous le portez occasionnellement, car vous avez un bon pressing, car traiter 15m de tissu c'est quand même bien galère.