mardi 6 novembre 2018

Suite tissage de tissus : tombée du métier, foulage, découpe et couture

Enfin fini le tissage (il y a quelque temps maintenant) qui m'aura pris une vingtaine d'heures au total pour un peu plus de 6m60 avant foulage. Je suis passée à la suite.


Tout d'abord couper et démonter le tissus du métier.
Puis nouer l'ensemble des franges pour être sûre de ne pas avoir de pertes au foulage. En vérité je l'ai fait au fur et à mesure en coupant.

Enfin jeter l'ensemble dans la baignoire avec du savon et de l'eau tiède et marcher joyeusement sur celui ci, aidé par mes deux petits nains.
Le foulage à la fois resserre le tissu, équilibre le tassage (pas complètement mais un minimum) et fais ressortir un tout petit peu les poils. C'est un passage obligé pour tout tissu tissé main.
Mais finalement, les tissus industriels aussi... vous vous souvenez de la règle N°1 avant de coudre : toujours laver son tissu? C'est parce que de façon industrielle les tissus sont vendus "tombés du métier" lorsqu'ils sont lavé c'est précisé. et c'est ce qui donne également souvent de mauvaises, parfois de bonnes surprises.
Puis je l'ai mis à sécher.


Et là apparaissent... des rayures! Elles ne sont pas dues à une mauvaise maîtrise de la teinture, mais à un tassage irrégulier.
Ce qui est très intéressante car celà se retrouve dans des pièces d'époque. mon tissage et celui de l'image ci dessous sont tous deux en sergé 2/2 avec une chaîne et une trame de couleur différente.


(Herjolfsnes Norlund N°43)



Enfi temps de se mettre à couper et coudre... MAIS NON d'abord réfléchir! Toujours commencer par réfléchir, faire du tangram.

Au départ je suis partie sur un patron simple : un rectangle devant, des godets aux cotés peut être des godets devant derrière... comme les patrons que j'ai dessiné pour "au fil des temps" (le 1).

Et puis il y avais ces rayures diagonales magnifiques et j'avais envie de jouer un peu avec. Donc j'ai cherché un peu. Pour me retrouver avec ce patron.

 
couture lisière/coupe


Et voilà fini (ou presque) car il reste l'avant des manche à monter sur cette photo



Elle est agréable, douce, chaude par temps froid, froid par temps chaud. 
La fibre que j'ai utilisée est une fibre qui n'est pas une fibre mérovingienne mais qu'on trouve à partir du XIIIe : le mérinos. Cependant des fibres de même épaisseur (micronnage) voir plus fines (et donc plus douces) ont été retrouvées en fouille.
C'est un vrai bonheur sur la peau nue! plus de brûlures de laine ni de gratouillis.


Nota:
Quel est la différence entre mérinos et fibres douces "rustique"?
Le mérinos est un mouton qui a été sélectionné pour que sa toison soit régulière : même épaisseur de poil partout, même longueur et un seul type.
Sur un mouton rustique les poils sont différents selon la localisation (tête, dos, flancs...) et leur taille et leur type (longueur et épaisseur) varient aussi au même endroit. on peu ainsi se retrouver avec 5 type de laine (ou plus) sur un même mouton.
Mais grâce aux peignes à laine on arrive facilement à les séparer (les cardes au contraire harmonisent et n'arrivent que au XIIIe chez nous... tiens donc quelle coïncidence)