Une des finitions que l'on retrouve décrite dans le medieval textile and clothing des fouilles de Londre ainsi que par Marc Carlson et dans les pièces retrouvées à Herjolfsnes est le galon tissé à même la bordure.
Il est souvent en tissage à carte mais peu aussi être en tissage simple.
Ayant un col à réaliser lors d'une sortie (Senlis) avec ma nouvelle troupe les Pérégrins , j'ai décidé d'en profiter pour tester cette technique.
Le matériel :
Des fils de lin et de la cire (Moi et la merlette d'Azur)
Une aiguille en laiton de chez Agénor
Une pierre à aiguiser fine
Un dé à coudre (en bronze issu de fouilles)
Un peigne à tisser (ce n'est pas nécessaire mais j'avais envie d'utiliser mon mignon peigne)
Un tassoir (l'aiguille est un peu souple et ne peu donc pas servir pour tasser mais les doigts fonctionnent aussi)
Le vêtement
De la soie (de chez Micky achetée directement sur place)
La réalisation :
Tout d'abord, j'ai coupé mon col et je l'ai surfilé de façon invisible avec mon fil de lin afin que la soie et la laine soit solidaires.
J'ai choisi de le faire de façon invisible car mon fil de lin est blanc et donc sur un fond bleu noir il serais fortement ressorti.
Puis, j'ai tendu des fils de soie de la longueur du col plus environs 60cm.
Pour de tels tissages je n'ai en général que 20cm de perte à la fin du tissage, mais avec 20cm, on ne peu rien faire alors que 60cm (ou 50 car il y a une absorbtion par le tissage) est une aiguillée convenable et alors peu servir pour de la couture ou de la broderie : ce n'est plus une perte. C'est ainsi que pour ce projet le fil de lin utilisé pour coudre est une "chute" du tissage des tourets.J'ai tissé 2cm afin de stabiliser la tension et j'ai commencé à tisser en cousant.
Pour cette pièce j'ai choisi de faire un galon emboîtant, j'ai donc tissé en rond : je tissais toujours de gauche à droite en cousant de droite à gauche.
C'est plus long que de faire un simple tissé cousu car pour chaque fois que j'ai tassé, j'ai passé deux fois mon fil.
Coudre de droite à gauche
Tisser de gauche à droite
J'ai commencé en empruntant une base à tisser à Tour et Détour
Et j'ai continué de façon plus traditionnelle accrochée à ma ceinture
Sur cette photo vous pouvez deviner ce qui se passe quand on arrive dans un coin : il faut accrocher un fil qui servira de tendeur au galon à la pointe du coin.
Déconvenues et solutions:
Une fois le galon tissé, tous les fils rentrés, je l'ai fait essayé au propriétaire de la cotte. Et là HORREUR, impossible de passer la tête.
j'étais évidement partie sur un col raz de cou avec petit amigaut : au plus juste de ce qui pouvais passer mais :
_ le galon raidis le tissu, puisque les fils sont droits, il n'y a plus AUCUNE Elasticité : Un bon point car il ne se déformera pas à l'usage, un mauvais point car du coup la tête ne passe plus. Il faut donc y penser en coupant le col
_ Il ne faut pas oublier non plus qu'il y a une différence entre un galon tendu et un galon détendu. L'utilisation d'un métier est donc fortement déconseillé car il ne faut pas tisser trop tendu et régulièrement vérifier que l'on est pas en train petit à petit de réduire la taille de l'ensemble. Au final un fois détendu c'est comme si vous aviez travaillé de l'embu. Hors ce n'est pas le but souhaité.
Bref, j'ai tout démonté, et tout recommencé en faisant très attention.
Petits notas:
Petit nota 1 : Mais à quoi sers donc ma pierre à aiguiser? Et bien à aiguiser l'aiguille pardi. J'ai du la ré aiguiser 3 fois au cours du tissage.
(Parenthèse moderne, vous connaissez certainement ces pelotes d'épingles en forme de pomme rouge avec une petite fraise sur le coté? Mais savez vous ce qu'est cette fraise? Et bien c'est un petit sac de sable très fin qui servais à ré-aiguiser une aiguille ou un e épingle crochue ou ne faisant plus son office. Elle servais également à les débarrasser de leur rouille lorsqu'elles étaient réalisées en fer)
Petit nota 2 : La soie noire de Micky est splendide, nous avons choisi de l'utiliser car nous travaillons sur un personnage argenté. Cette teinture est réalisée avec de nombreux bains d'indigo (donc plus encore si il avais fallu partir de pastel) sur un pied de garance très soutenu. Autant dire que ce n'est pas à porté de toutes les bourses. Le plus impressionnant étant que pour le même traitement une de ses laines est noire noire, alors que l'autre est juste bleu marine. Il suffit que le mouton ne soit pas de la même race et il y a ainsi de grosses différences.
Photos de Séverine, de Mahaut et de Claire des Pérégrins. Merci de ne pas les utiliser sans permissions.
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